lundi 9 janvier 2012

L’optimisme de la volonté


Deuxième semaine de janvier, c’est encore l’heure des résolutions et des vœux. Pour les résolutions, les bonnes résolutions bien sûr, qui sont nécessairement personnelles, il y a celle d’alimenter ce blog qu’un emploi du temps un zeste trop contraint joint à une coupable paresse a fait négliger.

Pour les vœux, je vais oser souhaiter à tous et à chacun la denrée qui semble la plus rare aujourd’hui en France : l’optimisme. Une très récente enquête d’opinion, faite à l’échelle internationale, montrait que, de tous les peuples, celui qui vit sur le territoire français était celui qui voyait le plus l’avenir en noir. Nous serions plus pessimistes pour le présent et le futur que les Irakiens et les Afghans. Il n’est évidemment pas interdit de questionner la pertinence de l’enquête : est-on vraiment sûr que l’échantillonnage afghan est bien représentatif et que l’on soit allé quérir l’opinion des dames en burqa au fond des campagnes talibanes ? Plus certain, assurément, est notre degré élevé de pessimisme comparé à d’autres pays de niveau économique comparable et de difficultés souvent beaucoup plus grandes, Grèce ou Portugal par exemple.

Or, et pour faire court, le pessimisme est une bénédiction pour la droite, ou le conservatisme en général. On pourrait, depuis la révolution française, faire l’histoire de la morosité, du « déclinisme », du catastrophisme dans ce pays : on y trouvera presque toujours des penseurs de droite, des ultras de la Restauration à Nicolas Baverez aujourd’hui.

Toute la campagne de Sarkozy va se faire sur la peur : de l’insécurité, de la crise financière, de la perte d’identité…Sans parler de la campagne de Marine Le Pen. Il serait inutile de nier les réalités : les finances publiques sont dans un état dramatique, la crise n’est pas finie, et le déplacement des rapports de forces mondiaux au profit des pays émergents est une donnée structurelle. Et beaucoup de Français ont des fins de mois difficiles et vivent avec la réalité ou sous la menace du chômage.

Pour autant, le discours de la gauche ne peut pas être celui de la lamentation funèbre, avec rejet de la responsabilité du malheur sur ceux qui ont gouverné le pays depuis 2002. Nous ne pouvons gagner et, au-delà, réussir, qu’en redonnant une énergie, un souffle, une volonté.

« Pessimisme de la raison, optimisme de la volonté ». Pour commencer l’année, on peut faire plus mal qu’en revenant à Gramsci. Je vous souhaite donc l’optimisme.

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